Page:Leroux - Mister Flow.djvu/107

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vérité, qu’il était la prise de deux malfaiteurs, car Helena ne faisait rien pour le séduire. Ce mariage, dit-elle, lui répugnait. Sir Archibald lui faisait peur ! Enfin, elle ne pouvait se faire à cette idée que son cher Doug la poussât dans le lit d’un autre !…

— Laisse donc, me dit Doug, ton mari est phtisique… Il n’en a pas pour trois ans !… Trois ans, c’est bien vite passé !…

« Trois ans avec un vieillard phtisique, cruel, presbytérien et sadique ! Voilà l’enfer qui s’ouvrait devant moi !

« Doug ne se laissa point toucher. Il fut terrible.

« Et je laissai s’accomplir cette horreur !… Passons !… Archibald était fou de moi. Pour un sourire, il me couvrait de pierreries. J’avais à ma disposition toutes les sommes que je voulais ! Doug en abusa. Mon mari apprit que les trois quarts de ce qu’il me donnait passait à mon frère. Alors, il me défendit de le revoir et il inventa Fathi. Vous comprenez, maintenant, pourquoi lady Helena, fabuleusement riche, ne peut faire un banco de deux mille louis si elle n’a pas le duc de Wister derrière elle ou son cher petit Rudy pour lui avancer cent mille francs ! »

Doug, patient, redevint Mister Flow. Il fit encore quelques bons coups en attendant que sir Archibald se décidât à trépasser. Mais on ne sait par quel miracle, la santé du baronnet s’améliora, surtout quand il eut quitté les Indes pour l’Europe. Un séjour en Italie lui fit le plus grand bien. Mister Flow, inquiet pour sa combinaison, décida de venir