Page:Leroux - Mister Flow.djvu/13

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juin. Au mois de juillet, un grand avocat se diminue s’il se montre en robe dans les couloirs. À la fin de ce même mois, on l’y voit en veston. Il montre déjà sa tenue de campagne. Il va partir. Il part. Il ne reste plus que ses secrétaires pour demander quelques remises qu’on ne lui refuse jamais. Un avocat qui fait encore son métier à cette époque est un croquant.

Je suis un croquant. J’ai ma robe. Je ne la quitte pas. On ne voit qu’elle de la galerie de Harlay aux couloirs de la correctionnelle. Peut-être quelqu’un en aura-t-il besoin pour vingt francs, pour dix francs, pour cent sous ! Je fais pitié même aux gardes du Palais qui tournent la tête.

Je pénètre dans les chambres correctionnelles des vacations. Elles ne sont plus que deux où l’on expédie, en cinq sec, de petits délits de rien du tout, de petites affaires où il n’est besoin ni d’interrogatoire, ni de témoignages, ni de plaidoiries, ni de jugements longuement motivés. Pour ces petites affaires, il y a de petits avocats qui se lèvent, soulèvent leur toque, s’inclinent et disent : « Je demande l’indulgence du tribunal ! » Ils sont désignées « d’office ».

Moi aussi, je me suis inscrit « d’office » pendant les vacances. Cela me fait penser que j’ai reçu deux ou trois feuilles ce matin.

Allons faire un tour au Parquet ; il y fait frais. Je demanderai communication des dossiers. Je bavarderai avec les employée. Quelquefois on trouve un bon tuyau par là… Mais on est tellement surveillé, dénoncé… Le meilleur encore est de