Page:Leroux - Mister Flow.djvu/162

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m’était point tout à fait déplaisant. Je dirais même qu’un autre se serait chargé de la besogne sous mes yeux que je me serais bien gardé de le déranger dans son petit travail et, ma foi, que tous mes vœux eussent été pour lui. Mais il ne s’agissait pas d’un autre. Il s’agissait de Me Rose, Me Antonin Rose, avocat à la cour d’appel de Paris ! Non ! cela n’était pas possible ! Pas possible, réellement !…

N’y pensons plus ! N’y pensons plus !…

Abominable Jacob, va !… Je vais perdre Helena pour ne pas causer de désagréments à « Monsieur Jacob » ! Et quels désagréments ! Nous n’allions pas emporter son hôtel, ni son précieux mobilier. Quoi que nous fassions, Monsieur Jacob n’aurait guère à en souffrir que dans son avarice… Oh ! Helena avait bien des raisons pour elle ! Et comme je la comprenais !… je la comprenais mais je ne la suivrais pas !… Mettons que ce fût par pusillanimité et même par lâcheté ! On est comme on est !… Je n’ai pas reçu la forte éducation d’Helena, moi !… Je suis élève de l’École de droit, moi !… On ne m’a jamais enseigné le rôle providentiel du cambrioleur dans la société moderne !… Et puis, mon éducation familiale !… On ne se débarrasse pas de tout cela comme on voudrait !… Ai-je dit « comme en voudrait » ?… Je ne veux rien !… Je ne veux rien !… Mettons que c’est de l’atavisme et n’en parlons plus !… Surtout ne regardons plus Helena !… ne regardons plus son petit pied sur les pédales, et ne songeons plus à cette première soirée de cambriolage dans la