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Page:Les Écrits nouveaux, Tome 1, n° 3, 1er jan. 1918.djvu/48

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LE KREMLIN AGONISANT

Tocsin ! Tocsin ! Le feu est immense et les flammes vont de la terre aux cieux.

Ils chevauchent la nuit et le jour, ils chevauchent sans répit, ces cavaliers aux jambes débiles et à la tête ronde. Fléau de Dieu ! Attila, Timourleng et Gen-Giss-Khan sont les seigneurs de l’Asie et de l’Europe et les Huns les maîtres plus puissants qu’aucun roi ne fut jamais. Le Roi sur son cheval blanc, tient une bannière blanche et on y lit « Fléau de Dieu ». Ils viennent du fond de l’Asie pour détruire l’humanité gangrenée, pour la punir de ses péchés. Ils sont des envoyés de Dieu et telles les sauterelles, ils s’abattent en nuages destructeurs, massacrent tout, hors les ouvriers artisans, car ceux-là n’ont pas de Patrie ; ils sont à l’humanité entière, disent les premiers socialistes. Pendant de longs siècles les Russes furent leurs esclaves. Ce sont ces Tatars incultes, dont les rois ne savaient ni lire ni écrire qui ont civilisé les Russes barbares. Car, poussés par leurs dominateurs, pour la première fois les Slaves firent des mesures, des poids, de la monnaie, des chemins et une poste aux courriers réguliers.