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Page:Les Œuvres libres, numéro 3, 1921.djvu/322

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316 ANTOINE DÉCHAÎNÉ cet imbécile pernicieux que c’était trop, au -avait des limites, qu’il voulait le voir immed ment décamper. Puis l’autre disparu, il se et il s’amuse. Son œil frise et sa bouche gc narde répète : — Ah ! le salaud ! C’est une de ses phrases préférées, Cinglar courte, elle dit son mépris des hommes, et je que loin d’être grossière, elle est, par le ton, sant sur ses lèvres, de la plus expressive ir Ce mot trivial et gros, il le relève par un ai de sincérité gouailleuse, par un geste narquo ce mot alors veut dire : « La vie et la soi quelle blague ! » La société... pas l’art ! A l’art il a donné -donne encore toutes ses forces. Ses fauteuil : chaises, ses tables sont encombrés de m : crits en piles, qu’il reçoit, lit, et juge. A ph soixante ans, il a la même ardente curiosité vingt-huit, quand il cherchait des pièces po Théâtre Libre. Il se dit toujours, un peu flév qu’il tient peut-être l’œuvre de talent... o génie. Il ne se lasse ni ne se blase. Presque est médiocre. Et après ? Il le sait. Il dit : « Al salauds ! » Puis, pour parapher cette phrase, il rer son pantalon. Son pantalon ne tient pas s .bretelles : sujétion qui l’horripilerait. Il : mains pour le remonter. Quelquefois aussi, roule autour des reins une ceinture rouge, ceinture bizarre de figurant terrassier. La d’Antoine est invraisemblable : elle n’appai qu’à lui, comme ses gestes et ses idées. Quî s’habille, il prend ce qui lui tombe sous la i Je me figure que sa garde-robe est un ma d’accessoires en désordre. Il puise au hasar il dit : « Ça va !... Ça va !... Je m’en fous ! ajoute même volontiers : « Et si ça ne va p m’en fous encore ! » Puis, il grimace ;