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de l’habileté ni celui du nombre. Ils rassemblent donc une grande flotte, et partent sous la conduite de Pisandre[1]. Conon, les attaquant près de Cnide, les met en fuite après un rude combat, leur prend plusieurs vaisseaux, et en coule à fond un plus grand nombre. Par cette victoire, non seulement Athènes, mais encore toute la Grèce, qui avait été sous la domination maritime des Spartiates, fut délivrée. Conon revient dans sa patrie avec une partie des vaisseaux, fait rétablir en même temps les murs du Pirée et ceux d’Athènes, ruinés par Lysandre, et donne à ses concitoyens cinquante talents qu’il avait reçus de Pharnabaze.

V. Il arriva à Conon ce qui arrive à tous les hommes, d’être plus inconsidéré dans le bonheur que dans l’adversité. Croyant avoir vengé les injures de sa patrie, après avoir défait la flotte du Péloponnèse, il forma plus de voeux qu’il n’en put réaliser. Cependant ces voeux n’étaient ni impies ni blâmables, puisqu’il aimait mieux augmenter

  1. Pisandre était le beau-frère du roi Agésilas.