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Chabrias, et lui signifièrent que, s’il ne revenait pas avant le jour marqué, ils le condamneraient à mort. Sur ce message, il revint à Athènes, et il n’y resta pas plus longtemps qu’il n’était nécessaire : car il n’était pas volontiers devant les yeux de ses concitoyens, parce qu’il vivait trop splendidement et se livrait trop largement à ses goûts pour pouvoir échapper à l’envie de la multitude. C’est en effet un vice commun dans les villes grandes et libres, que l’envie y est la compagne de la gloire, qu’on y médit volontiers de ceux qu’on voit s’élever trop haut, et que les pauvres n’y envisagent pas tranquillement la fortune des riches, qui leur est étrangère. C’est pourquoi Chabrias s’absentait souvent d’Athènes, autant qu’il lui était possible et il n’était pas le seul qui aimât à s’en absenter. Presque tous les principaux citoyens de cette ville firent de même, parce qu’ils pensaient que s’éloigner des regards de leurs concitoyens, c’était s’éloigner de l’envie. Ainsi Conon vécut-il le plus souvent à Cypre.