Page:Les Auteurs latins expliqués d’après une méthode nouvelle. Népos - Vie des grands capitaines, 1869.djvu/282

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Thèbes. C’est ce qu’il fit, non pas une seule fois, mais souvent. Son trait le plus éclatant dans ce genre est celui-ci : lorsqu’il mena une armée dans le Péloponnèse contre les Lacédémoniens, il avait deux collègues, dont l’un était Pélopidas, homme vaillant et habile. Les trois généraux étant tombés dans la disgrâce du peuple, à cause des accusations de leurs ennemis, et ayant été, pour cette raison, destitués du commandement et remplacés par d’autres chefs, Épaminondas n’obéit point au décret, persuada ses collègues d’agir de même, et continua la guerre qu’il avait entreprise. Il prévoyait en effet que, s’il se soumettait à l’ordre du peuple, toute l’armée périrait par l’inexpérience et l’ignorance des nouveaux chefs. Il y avait à Thèbes une loi qui punissait de mort un général, s’il retenait le commandement au delà du terme prescrit. Épaminondas, considérant qu’elle avait été portée pour le salut de la république, ne voulut pas la faire servir à sa perte, et il exerça le commandement quatre mois de plus que le peuple ne l’avait décrété.

VIII. Quand l’armée fut revenue à Thèbes, ses collègues furent mis ou accusation. Épaminondas leur permit de rejeter toute la faute