Page:Les Auteurs latins expliqués d’après une méthode nouvelle. Népos - Vie des grands capitaines, 1869.djvu/330

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plus célèbre et plus honoré ; car nous mesurons les grands hommes au mérite, et non à la fortune. Vivant à l’époque où florissaient les Macédoniens, son titre d’étranger nuisit beaucoup à son élévation ; il ne lui manqua que la noblesse de la naissance. Bien qu’il fût issu d’une des premières familles de Thrace, les Macédoniens voyaient avec peine qu’on le leur préférât quelquefois ; ils s’y résignaient cependant : car il l’emportait sur eux tous par son zèle, sa vigilance, sa patience, son habileté et la promptitude de son génie. Tout jeune encore, il obtint l’amitié de Philippe, fils d’Amyntas, et fut bientôt admis dans son intime familiarité : car dès le jeune âge un mérite éminent brillait en lui. Le roi le garda donc auprès de lui en qualité de secrétaire, poste beaucoup plus honorable chez les Grecs que chez les Romains. Chez nous, les secrétaires sont considérés comme des mercenaires, ce qu’ils sont en effet ; chez eux, au contraire, nul n’est admis à cet emploi, s’il n’est de naissance noble, d’une honnêteté