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Page:Les Deux Bourgognes, tome 7, 1838.djvu/83

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VI


 
Ciel !que vais-je lui dire, et par commencer ?
RACINE



Nous avons laissé la jeune actrice sur le point de faire à Cornelio le récit de ses aventures. Si rien n’est plus difficile en toute chose que de commencer, cela est vrai surtout de celui qui raconte sa propre histoire, et la difficulté redouble s’il a à révéler quelque secret qui doive changer la position des personnages et amener dans les événements une péripétie complète. Le mieux en pareille circonstance est sans doute de rompre la glace, pour me servir d’une expression vulgaire. C’est du moins le parti que sembla prendre la Zoccolina, non sans avoir hésité et rougi plusieurs fois, de manière à trahir l’embarras qu’elle éprouvait.

« Je ne suis plus votre Esther, mon père, dit-elle enfin. Je n’ai plus le droit de porter votre nom. Je suis la comtesse Arriani.

— Tu es donc mariée ? demanda Cornelio.