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le poème grœnlandais sur atle.

66 Ces princes rares moururent : leurs exploits leur survivront longtemps. Bientôt il fit jour.

67. Atle s’enorgueillissait d’avoir attiré ses beaux-frères dans le piège, et il annonça leur mort à sa femme en termes ironiques : « Le jour est levé, Gudrun ! tu as perdu ceux qui étaient chers à ton cœur. Il y a de ta faute dans cet événement. » —

gudrun.

68. Tu te réjouis, Atle, de pouvoir raconter ce meurtre ; mais le remords tombera sur toi quand tu sauras tout, et le mal ne se séparera pas de toi tant que je vivrai.

atle.

69. Je puis le prévenir ; nous rejetons souvent le bien. Je pourrai t’apaiser avec des présents précieux, des esclaves ou de l’argent blanc comme neige : tu n’auras qu’à choisir.

gudrun.

70. Cet espoir est vain, je repousserai tes présents ; j’ai rompu le lien de l’amitié pour une cause moins grave. Autrefois on m’a trouvée cruelle, maintenant je le serai encore davantage. Tant que Hœgne a vécu, j’ai étouffé mon mécontentement.

71. Nous avons été nourris dans la même maison, nous avons joué et grandi dans le même bosquet.