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PRÉFACE





Toutes les personnes qui se sont occupées de philosophie connaissent le Manuel d’Épictète. Beaucoup d’entre elles ne connaissent même pas de nom les Entretiens d’Épictète qu’a recueillis Arrien, et dont le Manuel est le résumé. Comme cela est arrivé à d’autres abrégés, le Manuel a fait oublier le livre dont il était destiné à répandre les idées, et qu’il aurait dû contribuer à populariser.

La chose ici est d’autant plus fâcheuse, que le résumé est incomplet, et qu’il y a dans les Entretiens tout un côté du Stoïcisme qui n’existe pas dans le Manuel. Tout ce que le Stoïcisme a de raide et de tendu se trouve dans ce dernier ; tout ce qu’il a d’affectueux et de dévoué en est absent. Et peut-être cette absence n’a-t-elle pas moins contribué que les exagérations poétiques de Lucain et de Sénèque à l’opinion commune qui fait de la rigidité la grande vertu du Stoïcisme, et de son Sage une simple barre de fer, aussi incapable de s’attendrir que de