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CONTES ARABES.

giner, un étonnement extraordinaire au pêcheur. Lorsque la fumée fut toute hors du vase, elle se réunit et devint un corps solide, dont il se forma un génie deux fois aussi haut que le plus grand de tous les géans. À l’aspect d’un monstre d’une grandeur si démesurée, le pêcheur voulut prendre la fuite ; mais il se trouva si troublé et si effrayé, qu’il ne put marcher.

« Salomon[1], s’écria d’abord le gé-

  1. Les mahométans croient que Dieu donna à Salomon le don des miracles plus abondamment qu’à aucun autre avant lui : suivant eux, il commandoit aux anges et aux démons ; il étoit porté par les vents dans toutes les sphères et au-dessus des astres ; les animaux, les végétaux et les minéraux lui parloient et lui obéissoient ; il se faisoit enseigner par chaque plante quelle étoit sa propre vertu, et par chaque minéral à quoi il étoit bon de l’employer ; il s’entretenoit avec les oiseaux, et c’étoit d’eux dont il se servoit pour faire l’amour à la reine de Saba, et pour lui persuader de la venir trouver. Toutes ces fables de l’Alcoran sont prises dans les Commentaires des juifs.