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CONTES ARABES.

chose sérieusement. » « Ô génie, répondit le pêcheur, toi qui étois, il n’y a qu’un moment, le plus grand, et qui es à cette heure le plus petit de tous les génies, apprends que tes artificieux discours ne te serviront de rien. Tu retourneras à la mer. Si tu y as demeuré tout le temps que tu m’as dit, tu pourras bien y demeurer jusqu’au jour du jugement. Je t’ai prié, au nom de Dieu, de ne me pas ôter la vie, tu as rejeté mes prières ; je dois te rendre la pareille. »

Le génie n’épargna rien pour tâcher de toucher le pêcheur. « Ouvre le vase, lui dit-il, donne-moi la liberté, je t’en supplie ; je te promets que tu seras content de moi. » « Tu n’es qu’un traître, repartit le pêcheur. Je mériterois de perdre la vie, si j’avois l’imprudence de me fier à toi. Tu ne manquerois pas de me traiter de la même façon qu’un certain roi grec traita le médecin Douban. C’est une histoire que je te veux raconter, écoute :