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CONTES ARABES.

» À son retour, il ne manqua pas d’interroger le perroquet sur ce qui s’étoit passé durant son absence ; et là-dessus, l’oiseau lui apprit des choses qui lui donnèrent lieu de faire de grands reproches à sa femme. Elle crut que quelqu’une de ses esclaves l’avoit trahie ; elles jurèrent toutes qu’elles lui avoient été fidelles ; et elles convinrent qu’il falloit que ce fut le perroquet qui eût fait ces mauvais rapports.

» Prévenue de cette opinion, la femme chercha dans son esprit un moyen de détruire les soupçons de son mari, et de se venger en même temps du perroquet. Elle le trouva : son mari étant parti pour faire un voyage d’une journée, elle commanda à une esclave de tourner pendant la nuit, sous la cage de l’oiseau, un moulin à bras ; à une autre, de jeter de l’eau en forme de pluie par le haut de la cage ; et à une troisième, de prendre un miroir et de le tourner devant les yeux du perroquet, à droite et à gauche, à la clarté d’une chan-