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CONTES ARABES.

marqua qu’il y en avoit de quatre couleurs différentes, c’est-à-dire, de blancs, de rouges, de bleus, et de jaunes. Il jeta ses filets, et en amena quatre, dont chacun étoit d’une de ces couleurs. Comme il n’en avoit jamais vu de pareils, il ne pouvoit se lasser de les admirer ; et jugeant qu’il en pourroit tirer une somme assez considérable, il en avoit beaucoup de joie. « Emporte ces poissons, lui dit le génie, et va les présenter à ton sultan ; il t’en donnera plus d’argent que tu n’en as manié en toute ta vie. Tu pourras venir tous les jours pêcher en cet étang ; mais je t’avertis de ne jeter tes filets qu’une fois chaque jour ; autrement il t’en arrivera du mal, prends-y garde ; c’est l’avis que je te donne ; si tu le suis exactement, tu t’en trouveras bien. » En disant cela, il frappa du pied la terre, qui s’ouvrit, et se referma après l’avoir englouti.

Le pêcheur, résolu à suivre de point en point les conseils du génie, se garda bien de jeter une seconde fois ses filets. Il reprit le chemin de