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CONTES ARABES.

contenta. Cependant il envoya chercher le pêcheur à l’heure même ; et quand il fut arrivé : « Pêcheur, lui dit-il, apporte-moi quatre autres poissons qui soient semblables à ceux que tu as déjà apportés ; car il est survenu certain malheur qui a empêché qu’on ne les ait servis au sultan. » Le pêcheur ne lui dit pas ce que le génie lui avoit recommandé ; mais pour se dispenser de fournir ce jour-là les poissons qu’on lui demandoit, il s’excusa sur la longueur du chemin, et promit de les apporter le lendemain matin.

Effectivement, le pêcheur partit durant la nuit, et se rendit à l’étang. Il y jeta ses filets, et les ayant retirés, il y trouva quatre poissons qui étoient comme les autres, chacun d’une couleur différente. Il s’en retourna aussitôt, et les porta au grand visir dans le temps qu’il les lui avoit promis. Ce ministre les prit et les porta lui-même encore dans la cuisine, où il s’enferma seul avec la cuisinière, qui commença à les habil-