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LES MILLE ET UNE NUITS,

sortes de mets, et mit sur un buffet des bouteilles de vin et des tasses d’or. Après cela, les dames se placèrent, et firent asseoir à leurs côtés le porteur, qui étoit satisfait au-delà de tout ce qu’on peut dire, de se voir à table avec trois personnes d’une beauté si extraordinaire.

Après les premiers morceaux, Amine, qui s’étoit placée près du buffet, prit une bouteille et une tasse, se versa à boire, et but la première, suivant la coutume des Arabes. Elle versa ensuite à ses sœurs, qui burent l’une après l’autre ; puis remplissant pour la quatrième fois la même tasse, elle la présenta au porteur, lequel, en la recevant, baisa la main d’Amine, et chanta, avant que de boire, une chanson, dont le sens étoit que comme le vent emporte avec lui la bonne odeur des lieux parfumés par où il passe, de même le vin qu’il alloit boire, venant de sa main, en recevoit un goût plus exquis que celui qu’il avoit naturellement. Cette chanson réjouit les dames, qui chantèrent