Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, I.djvu/296

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
260
LES MILLE ET UNE NUITS,

sus de la porte. » À ces mots, Safie courut ouvrir avec joie ; et peu de temps après, elle revint accompagnée des trois Calenders.

» Les trois Calenders firent en entrant une profonde révérence aux dames qui s’étoient levées pour les recevoir, et qui leur dirent obligeamment qu’ils étoient les bien-venus ; qu’elles étoient bien aises de trouver l’occasion de les obliger et de contribuer à les remettre de la fatigue de leur voyage ; et enfin elles les invitèrent à s’asseoir auprès d’elles. La magnificence du lieu, et l’honnêteté des dames, firent concevoir aux Calenders une haute idée de ces belles hôtesses ; mais avant que de prendre place, avant par hasard jeté les yeux sur le porteur, et le voyant habillé à-peu-près comme d’autres Calenders, avec lesquels ils étoient en différend sur plusieurs points de discipline, et qui ne se rasoient pas la barbe et les sourcils, un d’entr’eux prit la parole : « Voilà, dit-il, apparemment un de nos frères arabes les révoltés. »