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CONTES ARABES.

prit ce que sa sœur vouloit dire, se leva et emporta les plats, la table, les flacons, les tasses et les instrumens dont les Calenders avoient joué.

Safie ne demeura pas à rien faire ; elle balaya la salle, mit à sa place tout ce qui étoit dérangé, moucha les bougies, et y appliqua d’autre bois d’aloës et d’autre ambre-gris. Cela étant fait, elle pria les trois Calenders de s’asseoir sur le sofa d’un côté, et le calife de l’autre avec sa compagnie. À l’égard du porteur, elle lui dit : « Levez-vous et vous préparez à nous prêter la main à ce que nous allons faire ; un homme tel que vous, qui est comme de la maison, ne doit pas demeurer dans l’inaction. »

Le porteur avoit un peu cuvé son vin ; il se leva promptement, et après avoir attaché le bas de sa robe à sa ceinture : « Me voilà prêt, dit-il, de quoi s’agit-il ? » « Cela va bien, répondit Safie, attendez que l’on vous parle ; vous ne serez pas long-temps les bras croisés. » Peu de temps