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CONTES ARABES.

Le calife, sa compagnie, et les Calenders avoient cru que le porteur étoit du logis, et qu’il pourroit les informer de ce qu’ils desiroient savoir. Le calife, résolu de satisfaire sa curiosité à quelque prix que ce fût, dit aux autres : « Écoutez, puisque nous voilà sept hommes, et que nous n’avons affaire qu’à trois dames, obligeons-les à nous donner les éclaircissemens que nous souhaitons. Si elles refusent de nous les donner de bon gré, nous sommes en état de les y contraindre. »

Le grand-visir Giafar s’opposa à cet avis, et en fit voir les conséquences au calife, sans toutefois faire connoître ce prince aux Calenders ; et lui adressant la parole, comme s’il eût été marchand : « Seigneur, dit-il, considérez, je vous prie, que nous avons notre réputation à conserver. Vous saviez à quelle condition ces dames ont bien voulu nous recevoir chez elles ; nous l’avons acceptée. Que diroit-on de nous, si nous y contrevenions ? Nous serions encore plus blâmables,