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CONTES ARABES.

Zobéïde, après avoir secouru Amine, qui étoit revenue de son évanouissement, s’approcha d’eux. Comme elle les avoit ouï parler haut et avec chaleur, elle leur dit : « Seigneurs, de quoi parlez-vous ? Quelle est votre contestation ? »

Le porteur prit alors la parole : « Madame, lui dit-il, ces seigneurs vous supplient de vouloir bien leur expliquer pourquoi, après avoir maltraité vos deux chiennes, vous avez pleuré avec elles, et d’où vient que la dame qui s’est évanouie, a le sein couvert de cicatrices ? C’est, madame, ce que je suis chargé de vous demander de leur part. »

Zobéïde, à ces mots, prit un air fier ; et se tournant du côté du calife, de sa compagnie, et des Calenders : « Est-il vrai, seigneurs, leur dit-elle, que vous l’ayez chargé de me faire cette demande ? » Ils répondirent que oui, excepté le visir Giafar, qui ne dit mot. Sur cet aveu, elle leur dit d’un ton qui marquoit combien elle se tenoit offensée : « Avant que de vous