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LES MILLE ET UNE NUITS,

surprenante, qu’il n’y a personne qui n’en profitât, si elle étoit écrite. Après ce malheur, je me fis raser la barbe et les sourcils, et me fis Calender, en prenant l’habit que je porte. »

Zobéïde fit la même question aux deux autres Calenders, qui lui firent la même réponse que le premier. Mais le dernier qui parla, ajouta : « Pour vous faire connoître, madame, que nous ne sommes pas des personnes du commun, et afin que vous ayez quelque considération pour nous, apprenez que nous sommes tous trois fils de rois. Quoique nous ne nous soyons jamais vus que ce soir, nous avons eu toutefois le temps de nous faire connoître les uns aux autres pour ce que nous sommes ; et j’ose vous assurer que les rois de qui nous tenons le jour ont fait quelque bruit dans le monde. »

À ce discours, Zobéïde modéra son courroux, et dit aux esclaves : « Donnez-leur un peu de liberté, mais demeurez ici. Ceux qui nous raconteront leur histoire, et le sujet