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CONTES ARABES.

toire et le sujet qui m’a amené chez vous. Ainsi, ce que j’ai à vous raconter sera bientôt achevé. Madame votre sœur que voilà, m’a pris ce matin à la place, où, en qualité de porteur, j’attendois que quelqu’un m’employât et me fit gagner ma vie. Je l’ai suivie chez un marchand de vin, chez un vendeur d’herbes, chez un vendeur d’oranges, de limons et de citrons ; puis chez un vendeur d’amandes, de noix, de noisettes et d’autres fruits ; ensuite chez un confiseur et chez un droguiste ; de chez le droguiste, mon panier sur la tête et chargé autant que je le pouvois être, je suis venu jusques chez vous, où vous avez eu la bonté de me souffrir jusqu’à présent. C’est une grâce dont je me souviendrai éternellement. Voilà mon histoire. »

Quand le porteur eut achevé, Zobéïde satisfaite, lui dit : « Sauve-toi, marche, que nous ne te voyons plus. » « Madame, reprit le porteur, je vous supplie de me permettre encore de demeurer. Il ne seroit pas