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CONTES ARABES.

prince mon cousin étoit en état d’être vu. Mais lorsqu’on me rapporta qu’il n’avoit pas couché chez lui, qu’on ne savoit ce qu’il étoit devenu et qu’on en étoit fort en peine, je jugeai bien que l’étrange événement du tombeau n’étoit que trop véritable. J’en fus vivement affligé ; et me dérobant à tout le monde, je me rendis secrètement au cimetière public, où il y avoit une infinité de tombeaux semblables à celui que j’avois vu. Je passai la journée à les considérer l’un après l’autre ; mais je ne pus démêler celui que je cherchois, et je fis, durant quatre jours, la même recherche inutilement.

» Il faut savoir que pendant ce temps-là, le roi mon oncle étoit absent. Il y avoit plusieurs jours qu’il étoit à la chasse. Je m’ennuyai de l’attendre ; et après avoir prié ses ministres de lui faire mes excuses à son retour, je partis de son palais pour me rendre à la cour de mon père, dont je n’avois pas coutume d’être éloigné si long-temps. Je laissai les