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CONTES ARABES.

l’Alcoran tout entier, ce livre admirable qui contient le fondement, les préceptes et la règle de notre religion. Et afin de m’en instruire à fond, je lus les ouvrages des auteurs les plus approuvés, et qui l’ont éclairci par leurs commentaires. J’ajoutai à cette lecture la connoissance de toutes les traditions recueillies de la bouche de nos prophètes par les grands hommes ses contemporains. Je ne me contentai pas de ne rien ignorer de tout ce qui regardoit notre religion, je me fis une étude particulière de nos histoires ; je me perfectionnai dans les belles-lettres, dans la lecture de nos poètes, dans la versification. Je m’attachai à la géographie, à la chronologie, et à parler purement notre langue, sans toutefois négliger aucun des exercices qui conviennent à un prince. Mais une chose que j’aimois beaucoup, et à quoi je réussissois principalement, c’étoit à former les caractères de notre langue arabe. J’y fis tant de progrès, que je surpassai tous les maîtres écrivains de notre