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CONTES ARABES.

malheur : « Hélas ! c’est fait de vous, si vous ne vous sauvez. »

» Je suivis son conseil ; et mon épouvante fut si grande que j’oubliai ma cognée et mes babouches. J’avois à peine gagné l’escalier par où j’étois descendu, que le palais enchanté s’entr’ouvrit, et fit un passage au génie. Il demanda en colère à la princesse : « Que vous est-il arrivé ? Et pourquoi m’appelez-vous ? » « Un mal de cœur, lui répondit la princesse, m’a obligée d’aller chercher la bouteille que vous voyez ; j’en ai bu deux ou trois coups ; par malheur j’ai fait un faux pas, et je suis tombée sur le talisman, qui s’est brisé. Il n’y a pas autre chose. »

» À cette réponse, le génie furieux lui dit : « Vous êtes une impudente, une menteuse. La cognée et les babouches que voilà, pourquoi se trouvent-elles ici ? » « Je ne les ai jamais vues qu’en ce moment, reprit la princesse. De l’impétuosité dont vous êtes venu, vous les avez peut-être enlevées avec vous, en pas-