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CONTES ARABES.

ce bon office ? » Et d’autres voix ayant répondu que non, la première reprit : « Je vais vous le dire. Cet homme, par la plus grande charité du monde, a abandonné la ville où il demeuroit, et est venu s’établir en ce lieu, dans l’espérance de guérir un de ses voisins de l’envie qu’il avoit contre lui. Il s’est attiré ici une estime si générale, que l’Envieux ne pouvant le souffrir, est venu dans le dessein de le faire périr ; ce qu’il auroit exécuté sans le secours que nous avons prêté à ce Bon-homme, dont la réputation est si grande, que le sultan, qui fait son séjour dans la ville voisine, doit venir demain le visiter, pour recommander la princesse sa fille à ses prières. »

» Une autre voix demanda quel besoin la princesse avoit des prières du derviche ; à quoi la première repartit : « Vous ne savez donc pas qu’elle est possédée du génie Maimoun, fils de Dimdim, qui est devenu amoureux d’elle ? Mais je sais bien comment ce bon chef des der-