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CONTES ARABES.

de l’hôte qu’il avoit si bien reçu le jour précédent, et se retira dans sa cellule. Le chat noir dont il avoit ouï parler la nuit dans l’entretien des fées et des génies, ne fut pas long-temps à venir lui faire des caresses à son ordinaire. Il le prit, lui arracha sept brins de poil de la tache blanche qu’il avoit à la queue, et les mit à part, pour s’en servir quand il en auroit besoin.

» Il n’y avoit pas long-temps que le soleil étoit levé, lorsque le sultan, qui ne vouloit rien négliger de ce qu’il croyoit pouvoir apporter une prompte guérison à la princesse, arriva à la porte du couvent. Il ordonna à sa garde de s’y arrêter, et entra avec les principaux officiers qui l’accompagnoient. Les derviches le reçurent avec un profond respect.

» Le sultan tira leur chef à l’écart : « Bon scheik[1], lui dit-il, vous savez

  1. Mot arabe qui signifie vieillard. On appelle ainsi dans l’Orient les chefs des communautés religieuses et séculières, et les docteurs distingués. Les Mahométans donnent aussi ce nom à leurs prédicateurs.