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LES MILLE ET UNE NUITS,

cour, qu’il avoit assemblées pour me faire plus d’honneur.

» La marche commença. Le port, les rues, les places publiques, les fenêtres, les terrasses des palais et des maisons, tout étoit rempli d’une multitude innombrable de monde de tout sexe et de tout âge, que la curiosité avoit fait venir de tous les endroits de la ville pour me voir ; car le bruit s’étoit répandu en un moment, que le sultan venoit de choisir un singe pour son grand-visir. Après avoir donné un spectacle si nouveau à tout ce peuple, qui par des cris redoublés ne cessoit de marquer sa surprise, j’arrivai au palais du sultan.

» Je trouvai ce prince assis sur son trône au milieu des grands de sa cour. Je lui fis trois révérences profondes ; et, à la dernière, je me prosternai et baisai la terre devant lui. Je me mis ensuite sur mon séant en posture de singe. Toute l’assemblée ne pouvoit se lasser de m’admirer, et ne comprenoit pas comment il étoit possible