Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, I.djvu/442

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tion, ils se collèrent avec un bruit horrible. Les vaisseaux s’entr’ouvrirent, et s’abymèrent dans la mer, qui étoit si haute en cet endroit, qu’avec la sonde nous n’aurions pu en découvrir la profondeur. Tous mes gens furent noyés ; mais Dieu eut pitié de moi, et permit que je me sauvasse, en me saisissant d’une planche qui fut poussée par le vent, droit au pied de la montagne. Je ne me fis pas le moindre mal, mon bonheur m’ayant fait aborder à un endroit où il y avoit des degrés pour monter au sommet…

Scheherazade vouloit poursuivre ce conte ; mais le jour qui vint à paroître, lui imposa silence. Le sultan jugea bien par ce commencement, que la sultane ne l’avoit pas trompé. Ainsi, il n’y a pas lieu de s’étonner s’il ne la fit pas encore mourir ce jour-là.