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LES MILLE ET UNE NUITS,

dix jours, il est venu promptement me cacher ici, et il a promis que dans quarante il viendroit me reprendre. Pour moi, ajouta-t-il, j’ai bonne espérance ; et je ne crois pas que le prince Agib vienne me chercher sous terre, au milieu d’une isle déserte. Voilà, seigneur, ce que j’avois à vous dire. »

« Pendant que le fils du joaillier me racontoit son histoire, je me moquois en moi-même des astrologues qui avoient prédit que je lui ôterois la vie ; et je me sentois si éloigné de vérifier la prédiction, qu’à peine eut-il achevé de parler, je lui dis avec transport : « Mon cher seigneur, ayez de la confiance en la bonté de Dieu, et ne craignez rien. Comptez que c’étoit une dette que vous aviez à payer, et que vous en êtes quitte dès-à-présent. Je suis ravi, après avoir fait naufrage, de me trouver heureusement ici pour vous défendre contre ceux qui voudroient attenter à votre vie. Je ne vous abandonnerai pas durant ces quarante jours que les vaines conjectures des astrologues vous font appré-