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CONTES ARABES.

soit, non plus que dans les jardins où j’avois été, dans lesquels je n’avois pas remarqué une mauvaise herbe, ni la moindre superfluité qui m’eût blessé la vue. Le soleil étoit déjà couché, et je me retirai charmé du ramage de cette multitude d’oiseaux qui cherchoient alors à se percher dans l’endroit le plus commode, pour jouir du repos de la nuit. Je me rendis à mon appartement, résolu d’ouvrir les autres portes les jours suivans, à l’exception de la centième.

Le lendemain, je ne manquai pas d’aller ouvrir la quatrième porte. Si ce que j’avois vu le jour précédent avoit été capable de me causer de la surprise, ce que je vis alors me ravit en extase. Je mis le pied dans une grande cour environnée d’un bâtiment d’une architecture merveilleuse, dont je ne vous ferai point la description, pour éviter la prolixité. Ce bâtiment avoit quarante portes toutes ouvertes, dont chacune donnoit entrée dans un trésor ; et de ces trésors, il y en avoit plusieurs qui valoient mieux