Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, II.djvu/101

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
91
CONTES ARABES.

provisions, au bruit des serpens qui commencèrent à paroître. Leurs affreux sifflemens me causèrent une frayeur extrême, et ne me permirent pas, comme vous pouvez penser, de passer la nuit fort tranquillement. Le jour étant venu, les serpens se retirèrent. Alors je sortis de ma grotte en tremblant, et je puis dire que je marchai long-temps sur des diamans sans en avoir la moindre envie. À la fin, je m’assis ; et malgré l’inquiétude dont j’étois agité, comme je n’avois pas fermé l’œil de toute la nuit, je m’endormis après avoir fait encore un repas de mes provisions. Mais j’étois à peine assoupi, que quelque chose qui tomba près de moi avec grand bruit, me réveilla. C’étoit une grosse pièce de viande fraîche ; et dans le moment, j’en vis rouler plusieurs autres du haut des rochers en différens endroits.

» J’avois toujours tenu pour un conte fait à plaisir, ce que j’avois ouï dire plusieurs fois à des matelots et à