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CONTES ARABES.

qui coule dans la mer, que les poissons avalent, et rendent ensuite changé en ambre gris, que les vagues rejetent sur la grève qui en est couverte. Il y croît aussi des arbres dont la plupart sont des aloës, qui ne le cèdent point en bonté à ceux de Comari.

» Pour achever la description de cet endroit qu’on peut appeler un gouffre, puisque jamais rien n’en revient, il n’est pas possible que les navires puissent s’en écarter, lorsqu’une fois ils s’en sont approchés à une certaine distance. S’ils y sont poussés par un vent de mer, le vent et le courant les perdent ; et s’ils s’y trouvent lorsque le vent de terre souffle, ce qui pourroit favoriser leur éloignement, la hauteur de la montagne l’arrête, et cause un calme qui laisse agir le courant qui les emporte contre la côte où ils se brisent comme le nôtre y fut brisé. Pour surcroît de disgrâces, il n’est pas possible de gagner le sommet de la montagne, ni de se sauver par aucun endroit.