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CONTES ARABES.

LXXXIXe NUIT.

Sire, dit-elle au sultan des Indes, Sindbad continuant de raconter les aventures de son dernier voyage :

» Après que les corsaires, poursuivit-il, nous eurent tous dépouillés, et qu’ils nous eurent donné de méchans habits au lieu des nôtres, ils nous emmenèrent dans une grande isle fort éloignée, où ils nous vendirent.

» Je tombai entre les mains d’un riche marchand, qui ne m’eut pas plutôt acheté, qu’il me mena chez lui, où il me fit bien manger et habiller proprement en esclave. Quelques jours après, comme il ne s’étoit pas encore bien informé qui j’étois, il me demanda si je ne savois pas quelque métier ? Je lui répondis, sans me faire mieux connoître, que je n’étois pas un artisan, mais un marchand