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LES MILLE ET UNE NUITS,

LES TROIS POMMES.


Sire, dit-elle, j’ai déjà eu l’honneur d’entretenir votre Majesté d’une sortie que le calife Haroun Alraschid fit une nuit de son palais ; il faut que je vous en raconte encore une autre :

Un jour ce prince avertit le grand-visir Giafar de se trouver au palais la nuit prochaine. « Visir, lui dit-il, je veux faire le tour de la ville, et m’informer de ce qu’on y dit, et particulièrement si on est content de mes officiers de justice. S’il y en a dont on ait raison de se plaindre, nous les déposerons pour en mettre d’autres à leurs places, qui s’acquitteront mieux de leur devoir. Si au contraire il y en a dont on se loue, nous aurons pour eux les égards qu’ils méritent. » Le grand-visir s’étant rendu