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LES MILLE ET UNE NUITS,

leurs soins furent inutiles : quelque diligence qu’ils y apportèrent, ils ne purent découvrir l’auteur de l’assassinat ; et le visir jugea bien que sans un coup du ciel, c’étoit fait de sa vie.


Effectivement, le troisième jour étant venu, un huissier arriva chez ce malheureux ministre, et le somma de le suivre. Le visir obéit ; et le calife lui ayant demandé où étoit le meurtrier : « Commandeur des croyans, lui répondit-il les larmes aux yeux, je n’ai trouvé personne qui ait pu m’en donner la moindre nouvelle. » Le calife lui fit des reproches remplis d’emportemens et de fureur, et commanda qu’on le pendît devant la porte du palais, lui et quarante des Barmecides[1].

  1. Les Barmecides : nom d’une des familles des plus illustres, après les maisons souveraines de l’Asie. Quelques auteurs la font descendre des anciens rois de Perse. Le premier qui ait illustré cette famille se nommoit Abu-Ali-Iahia-Ben-Khaled-Ben-Barmek. Doué de toutes les vertus civiles et militaires,