Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, II.djvu/333

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
323
CONTES ARABES.

crois même qu’il ne reviendra plus à l’école. Demain, lorsqu’il sera venu et que vous voudrez jouer ensemble, rangez-vous autour de lui, et que quelqu’un dise tout haut :

« Nous voulons jouer, mais c’est à condition que ceux qui joueront, diront leur nom, celui de leur mère et de leur père. Nous regarderons comme des bâtards ceux qui refuseront de le faire, et nous ne souffrirons pas qu’ils jouent avec nous. »

» Le maître d’école leur fit comprendre l’embarras où ils jetteroient Agib par ce moyen, et ils se retirèrent chez eux pleins de joie.

» Le lendemain, dès qu’ils furent tous assemblés, ils ne manquèrent pas de faire ce que leur maître leur avoit enseigné ; ils environnèrent Agib, et l’un d’entr’eux prenant la parole : « Jouons, dit-il, à un jeu ; mais à condition que celui qui ne pourra pas dire son nom, le nom de sa mère et de son père, n’y jouera pas. » Ils répondirent tous, et Agib lui-même, qu’ils y consentoient.