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CONTES ARABES.

sa suite d’aller à Damas. Ils profitèrent presque tous de cette permission, les uns poussés par la curiosité de voir une ville dont ils avoient ouï parler si avantageusement, les autres pour y vendre des marchandises d’Égypte qu’ils avoient apportées, ou pour y acheter des étoffes et des raretés du pays. Dame de beauté, souhaitant que son fils Agib eût aussi la satisfaction de se promener dans cette célèbre ville, ordonna à l’eunuque noir qui servoit de gouverneur à cet enfant, de l’y conduire et de bien prendre garde qu’il ne lui arrivât quelqu’accident.

» Agib, magnifiquement habillé, se mit en marche avec l’eunuque, qui avoit à la main une grosse canne. Ils ne furent pas plutôt entrés dans la ville, qu’Agib, qui étoit beau comme le jour, attira sur lui les yeux de tout le monde. Les uns sortoient de leurs maisons pour le voir de plus près, les autres mettoient la tête aux fenêtres ; et ceux qui passoient dans les rues, ne se contentoient pas de