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CONTES ARABES.

du grand Salomon, que j’avois autrefois ouï dire à mon père : « Il est moins fâcheux d’être dans le tombeau que dans la pauvreté. »

» Frappé de toutes ces réflexions, je ramassai les débris de mon patrimoine. Je vendis à l’encan en plein marché, tout ce que j’avois de meubles. Je me liai ensuite avec quelques marchands qui négocioient par mer. Je consultai ceux qui me parurent capables de me donner de bons conseils. Enfin, je résolus de faire profiter le peu d’argent qui me restoit ; et dès que j’eus pris cette résolution, je ne tardai guère à l’exécuter. Je me rendis à Balsora[1], où je m’embarquai avec plusieurs marchands sur un vaisseau que nous avions équipé à frais communs.

  1. Ou Bassora, grande ville d’Asie, au-dessous du confluent du Tigre et de l’Euphrate, dans l’Irac Arabique, fondée par les ordres d’Omar, troisième calife, en 636. Les Turcs en sont les maîtres depuis 1668. Il s’y fait un très-grand commerce.