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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/121

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CONTES ARABES.

crut devoir se flatter qu’elle ne le laisserait pas languir dans l’attente de ses faveurs.

» Il n’y avoit pas un quart d’heure que l’esclave avoit quitté mon frère, lorsqu’il la vit revenir avec une pièce de satin. « Ma maîtresse, lui dit-elle, est très-satisfaite de son habit, il lui va le mieux du monde ; mais comme il est très-beau, et qu’elle ne le veut porter qu’avec un caleçon neuf, elle vous prie de lui en faire un au plutôt de cette pièce de satin. » « Cela suffit, répondit Bacbouc, il sera fait aujourd’hui avant que je sorte de ma boutique ; vous n’avez qu’à le venir prendre sur la fin du jour. « La meûnière se montra souvent à sa fenêtre, et prodigua ses charmes à mon frère pour lui donner du courage. Il faisoit beau le voir travailler. Le caleçon fut bientôt fait. L’esclave le vint prendre ; mais elle n’apporta au tailleur ni l’argent qu’il avoit déboursé pour les accompagnemens de l’habit et du caleçon, ni de quoi lui payer la façon de l’un et de l’autre. Cependant ce