Aller au contenu

Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
119
CONTES ARABES.

lui répondit qu’il étoit prêt à lui rendre ce service, qu’on n’avoit seulement qu’à lui montrer comment il falloit faire. Alors le meûnier l’attacha par le milieu du corps de même qu’une mule, pour faire tourner le moulin ; et lui donnant ensuite un grand coup de fouet sur les reins : « Marchez, voisin, lui dit-il. » « Hé pourquoi me frappez-vous, lui dit mon frère ? » « C’est pour vous encourager, répondit le meûnier, car sans cela, ma mule ne marche pas.» Bacbouc fut étonné de ce traitement ; néanmoins il n’osa s’en plaindre. Quand il eut fait cinq ou six tours, il voulut se reposer ; mais le meûnier lui donna une douzaine de coups de fouet bien appliqués, en lui disant : « Courage, voisin, ne vous arrêtez pas, je vous prie ; il faut marcher sans prendre haleine : autrement vous gâteriez ma farine. »

Scheherazade cessa de parler en cet endroit, parce qu’elle vit qu’il étoit jour. Le lendemain, elle reprit son discours de cette sorte :