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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/132

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LES MILLE ET UNE NUITS,

» Elle le fit entrer dans un bel appartement. C’étoit un grand bâtiment en quarré, qui répondoit à la magnificence du palais ; une galerie régnoit à l’entour, et l’on voyoit au milieu un très-beau jardin. La vieille le fit asseoir sur un sofa bien garni, et lui dit d’attendre un moment, qu’elle alloit avertir de son arrivée la jeune dame.

» Mon frère, qui n’étoit jamais entré dans un lieu si superbe, se mit à considérer toutes les beautés qui s’offroient à sa vue ; et jugeant de sa bonne fortune par la magnificence qu’il voyoit, il avoit de la peine à contenir sa joie. Il entendit bientôt un grand bruit, qui étoit causé par une troupe d’esclaves enjouées, qui vinrent à lui en faisant des éclats de rire, et il aperçut au milieu d’elles une jeune dame d’une beauté extraordinaire, qui se faisoit aisément reconnoître pour leur maîtresse par les égards qu’on avoit pour elle. Bakbarah, qui s’étoit attendu à un entretien particulier avec la dame, fut ex-