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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/139

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CONTES ARABES.

de rose qu’elle lui jeta au visage et dans les mains. Mon frère ne se possédoit pas, tant il étoit aise de se voir traiter si honorablement.

» Après cette cérémonie, la jeune dame commanda aux esclaves qui avoient déjà joué des instrumens et chanté, de recommencer leurs concerts. Elles obéirent ; et pendant ce temps-là, la dame appela une autre esclave, et lui ordonna d’emmener mon frère avec elle, en lui disant : « Faites-lui ce que vous savez ; et quand vous aurez achevé, ramenez-le-moi. » Bakbarah qui entendit cet ordre, se leva promptement, et s’approchant de la vieille qui s’étoit aussi levée pour accompagner l’esclave et lui, il la pria de lui dire ce qu’on lui vouloit faire. « C’est que notre maîtresse est curieuse, lui répondit tout bas la vieille : elle souhaite de voir comment vous seriez fait déguisé en femme ; et cette esclave qui a ordre de vous mener avec elle, va vous peindre les sourcils, vous raser la moustache, et vous habiller en femme. »