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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/149

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CONTES ARABES.

une seconde fois. Le maître de la maison eut beau demander encore qui étoit à sa porte, personne ne lui répondit. Il descendit, ouvrit et demandoit à mon frère ce qu’il vouloit. « Que vous me donniez quelque chose pour l’amour de Dieu, lui dit Bakbac. » « Vous êtes aveugle, ce me semble, reprit le maître de la maison ? » « Hélas, oui, repartit mon frère ! » « Tendez la main, lui dit le maître. » Mon frère la lui présenta, croyant aller recevoir l’aumône ; mais le maître la lui prit seulement pour l’aider à monter jusqu’à sa chambre. Bakbac s’imagina que c’étoit pour le faire manger avec lui, comme cela lui arrivoit ailleurs assez souvent. Quand ils furent tous deux dans la chambre, le maître lui quitta la main, se mit à sa place, et lui demanda de nouveau ce qu’il souhaitoit. « Je vous ai déjà dit, lui répondit Bakbac, que je vous demandois quelque chose pour l’amour de Dieu. » « Bon aveugle, répliqua le maître, tout ce que je puis faire pour vous, c’est de