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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/197

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CONTES ARABES.

vit Alnaschar le sabre à la main, et qui avoit quitté le voile dont il s’étoit couvert le visage, elle laissa tomber le bassin et s’enfuit ; mais mon frère courant plus fort qu’elle, la joignit, et lui fit voler la tête de dessus les épaules. La méchante vieille accourut au bruit, et il se saisit d’elle avant qu’elle eût le temps de lui échapper. « Perfide, s’écria-t-il, me reconnois-tu ? » « Hélas, Seigneur, répondit-elle en tremblant, qui êtes-vous ? Je ne me souviens pas de vous avoir jamais vu.» « Je suis, dit-il, celui chez qui tu entras l’autre jour pour te laver et faire ta prière d’hypocrite : t’en souvient-il ? » Alors elle se mit à genoux pour lui demander pardon ; mais il la coupa en quatre pièces.

» Il ne restoit plus que la dame qui ne savoit rien de ce qui venoit de se passer chez elle. Il la chercha, et la trouva dans une chambre où elle pensa s’évanouir quand elle le vit paroître. Elle lui demanda la vie, et il eut la générosité de la lui accorder. « Madame, lui dit-il, comment pou-