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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/221

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CONTES ARABES.

Lorsqu’on eut desservi, on apporta du vin ; et en même temps, un nombre d’esclaves belles et richement habillées entrèrent et chantèrent au son des instrumens quelques airs agréables. Enfin, Schacabac eut tout sujet d’être content des bontés et des honnêtetés du Barmecide, qui le goûta, en usa avec lui familièrement, et lui fît donner un habit de sa garde-robe.

» Le Barmecide trouva dans mon frère tant d’esprit et une si grande intelligence en toutes choses, que peu de jours après il lui confia le soin de toute sa maison et de toutes ses affaires. Mon frère s’acquitta fort bien de son emploi durant vingt années. Au bout de ce temps-là, le généreux Barmecide, accablé de vieillesse, mourut ; et n’ayant pas laissé d’héritiers, on confisqua tous ses biens au profit du prince. On dépouilla mon frère de tous ceux qu’il avoit amassés ; de sorte que se voyant réduit à son premier état, il se joignit à une caravane de pélerins de la Mecque, dans