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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/255

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CONTES ARABES.

personne ; elle rentre lorsqu’il lui plaît ; et jamais le calife ne vient la voir qu’il ne lui ait envoyé auparavant Mesrour, chef de ses eunuques, pour lui en donner avis et se préparer à le recevoir. Ainsi vous devez avoir l’esprit tranquille et donner toute votre attention au concert dont je vois que Schemselnihar veut vous régaler. »

Dans le temps qu’Ebn Thaher achevoit ces paroles, le prince de Perse et lui virent venir l’esclave confidente de la favorite, qui ordonna aux femmes qui étoient assises devant eux, de chanter et de jouer de leurs instrumens. Aussitôt elles jouèrent toutes ensemble comme pour préluder ; et quand elles eurent joué quelque temps, une seule commença de chanter, et accompagna sa voix d’un luth dont elle jouoit admirablement bien. Comme elle avoit été avertie du sujet sur lequel elle devoit chanter, les paroles se trouvèrent si conformes aux sentimens du prince de Perse, qu’il ne put s’empêcher de lui applaudir à