près d’elle, et le regardant avec quelque sorte de confusion, après ce qui s’étoit passé entr’eux : « Seigneur, lui dit-elle, je suis bien assurée que vous m’aimez ; et de quelqu’ardeur que vous m’aimiez, vous ne pouvez douter que mon amour ne soit aussi violent que le vôtre. Mais ne nous flattons point : quelque conformité qu’il y ait entre vos sentimens et les miens, je ne vois et pour vous et pour moi, que des peines, que des impatiences, que des chagrins mortels. Il n’y a pas d’autre remède à nos maux que de nous aimer toujours, de nous en remettre à la volonté du ciel, et d’attendre ce qu’il lui plaira d’ordonner de notre destinée. » « Madame, lui répondit le prince de Perse, vous me feriez la plus grande injustice du monde, si vous doutiez un seul moment de la durée de mon amour. Il est uni à mon ame de manière que je puis dire qu’il en fait la meilleure partie, et que je le conserverai après ma mort. Peines, tourmens, obstacles, rien ne sera capable
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